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Une Bucoise à Suva

Une Bucoise à Suva
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12 septembre 2008

Dix bonnes raisons d’aller au Vanuatu

-         conduire un quatre quatre sur des chemins de terre plein de trous et de bosses, en fonçant dans les flaques de boue et sur les rochers

-         dormir dans une vraie maison construite en haut d’un arbre immense, un banian, et prier toute la nuit pour ne pas avoir à descendre sous les racines pour aller aux toilettes

-         voir un authentique volcan en activité, sentir la terre bouger sous ses pieds, se dire qu’il y a de grandes chances que ce morceau de pierre en fusion qui vient de jaillir du cratere retombe sur ma tête, mais en fait non, la lave s’écrase juste à côté du couple d’italiens

-         porter une robe avec des ailes sur les côtés le jour de son anniversaire ainsi qu’un de ces beaux sacs tissés en feuilles de pandanus

-         manger du fromage, des macarons, des escargots et l’une des meilleures viandes de boeuf du monde

-         boire du kava dans les nakamals et se retrouver stone après deux bols

-         admirer une culture vivace, variée, polymorphe, qui a digéré la colonisation et la christianisation sans se laisser digérer par elles ; cf : culte de jon from

-         rencontrer des francophones jusqu’au fin fond des îles perdues, et se délecter en écoutant le biche-la-marre, langue véhiculaire locale :

-          se baigner dans des eaux émeraudes sur fond de sable noir sans se douter que si la plage s’appelle shark bay, c’est qu’il y a une bonne raison

-         rencontrer jour apres jour des gens simplement exceptionnels : militante féministe, chefs coutumiers, sauveteurs de tortues, vulcanologue, sans oublier sam et ses parents, laurent et djoti, martha mete et les habitants de dillons bay

Trois choses à savoir quand même avant de partir!

-       tout est cher, tout est l’arnaque, j’ai dépensé le triple de mon budget, même pas pu acheter de souvenirs en partant !

-       ne jamais mettre les pieds sous aucun prétexte à l’hôtel beachcomber au nord d’effate : le manager est un affreux c-----d ivrogne qui nous a mis à la porte au milieu de la nuit, sous prétexte qu’on ne dépensait pas assez d’argent dans son établissement

-       ne pas avoir peur de : voyager dans un avion huit places (y compris le pilote), se laver à l’eau de pluie (un seau, un peau  de margarine vide, et allez !), se coucher très très très tôt (plus d’électricité après huit heures du soir), manger des racines (taro, manioc, patate douce, iniam et on recommencer)

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2 mai 2008

Road trip sur le Caillou

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Pour les photos, voir l'album "Nouvelle-Calédonie".

28 avril 2008

Océanies

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Au bout d’une semaine passée à Pontchartrain s/mer (Nouméa), je n’avais qu’une envie : aller voir si il restait encore un peu de plage (de cocotiers, d’Océanie) sous tous ces pavés. En d’autres termes je voulais partir à la rencontre de la culture et de la population Kanak.

Evidemment j’en avais eu un petit aperçu dans la capitale, où se côtoient une élite haut placée, formée après les Accords de Matignon dans les grandes écoles françaises ; et des individus errants dans la rue, en marge des réseaux de sociabilité du monde urbain comme du monde rural. Entre les deux, pas le vide, mais presque.

Pour en savoir plus, je pris donc un avion en direction de Lifou, la plus grande des îles Loyauté, à l’est de la Grande terre. La Province des îles est connue pour faire un peu bande à part, souvent réticente à accepter les initiatives du pouvoir central et à participer aux prises de décisions communes. L’esprit insulaire, sans doute…

C’est pratiquement tout ce que je savais en partant pour Lifou. Je ne connaissais même pas mes hôtes, les parents âgés d’une amie. Je m’attendais à être surprise… Et je le fus en effet, mais pas de la manière prévue : Lifou ressemblait presque trait pour trait à une île fidjienne. Mêmes couleurs, mêmes sourires, même organisation clanique, même ferveur religieuse ; jusqu’à la physionomie des habitants qui rappelait celle des Fidjiens, car ces deux territoires furent des lieux de rencontre entre Mélanésiens et Polynésiens.

Samedi, Emile et Marguerite sont venus me chercher à l’aéroport. Dès l’abord ils me traitent comme un membre de leur famille. Nous prenons nos repas à la table familiale en compagnie du plus jeune fils et de son épouse, auxquels revient la tâche de « prendre soin des vieux ». Je dors dans une chambre sans fioriture et me lave avec un seau d’eau froide, tandis que mes hôtes couchent dans la case traditionnelle, cœur de la maisonnée.

Le dimanche matin nous allons, bien sûr, « au culte ». Là où les Fidjiennes revêtent le bula chaba, les femmes kanaks portent d’amples « robes mission » colorées, décorées de broderies et de dentelles. Pour la messe, ces tenues se garnissent de dorures et de soieries, et sont agrémentées de petits chapeaux insolites.

Prières, chants et débats de société (sur la violence à l’école et le concubinage) s’égrènent doucement jusqu’à l’heure du déjeuner. Enfin nous rentrons déguster le bougnat qui mijote depuis 7 heures dans ses feuilles de bananier recouvertes de terre. A la différence du lovo fidjien, on ne creuse pas de trou pour faire cuire le repas, mais la technique et les ingrédients (igname, manioc, patates douces etc) restent les mêmes.

Durant l’après-midi, nous visitons l’île en voiture. Elle est sillonnée de belles routes qui relient entre elles des plages de rêves et des bâtiments administratifs rutilants. Un contraste avec les équipements délabrés des îles Fidji.

Encore des promenades et des palabres et c’est lundi matin, il faut déjà partir. Je plie dans mes bagages la robe mission rouge de Maa qu’elle m’a donnée. A sa demande j’emporte également, dans un coin de ma tête, un souvenir de cette vie simple et juste, si lointaine et si proche de ce qui m’attend encore à Nouméa.

14 avril 2008

La France dans le Pacifique

Au loin la cathédrale éclairée, à gauche le port de plaisance, ailleurs de petits bâtiments sans charme ; c’est la vue qui s’offre depuis le balcon de ma chambre à l’hôtel New Caledonia, en plein centre de Nouméa.

Je suis arrivée en Nouvelle-Calédonie il y a 24 heures. Depuis que je suis à Fidji c’est la toute première fois que je visite l’un des fameux « territoires français du Pacifique Sud » qui occupent pourtant l’essentiel de notre mission diplomatique.

Tout a commencé il y a deux mois, quand la représentante d’une collectivité locale calédonienne est venue à Suva afin d’évaluer notre potentiel de coopération. Ensemble nous avons traversé la plupart de l’archipel fidjien et rencontré de nombreuses institutions. A l’issue de ce périple est né le Bonjour Festival, une semaine d’événements culturels célébrant la francophonie grâce à la présence notamment d’artistes calédoniens invités par cette collectivité.

Le succès du festival a confirmé l’intérêt de notre collaboration. C’est pourquoi je m’apprête à passer deux semaines au pays des Kanaks et du nickel, à rencontrer des acteurs du monde culturel, politique et bien d’autres. Voilà pour les raisons officielles du voyage. Passons maintenant aux choses sérieuses.

Cela fait donc 3 mois (déjà) que j’ai quitté la France, et que je suis en carence de cette nourriture calorique et raffinée qui fait le charme de notre pays. Inutile de préciser à quel point je trépignais d’impatience durant les deux heures de la traversée en avion, à l’idée du morceau de baguette/ du verre de vin/ du bout de fromage qui m’attendait à l’arrivée.

Pendant les brefs instants où mon estomac laissait la parole à mon cerveau, j’étais aussi bien curieuse de découvrir à quoi pouvait bien ressembler une vi(ll)e française perdue au milieu de l’Océanie, un mélange bizarroïde d’exotisme et de parisianité.

Au bout d’une journée, je n’ai bien sûr pas de réponse, mais déjà un bon nombre d’impressions. A peine débarquée à l’aéroport, on m’emmenai dans une maison en bord de mer où se déroulait une fête d’anniversaire. Dès l’entrée de la maison, l’odeur du pain frais et de la viande en sauce me fit presque défaillir. Il suffit de quelques minutes pour me sentir à l’aise dans cette atmosphère joviale arrosée de Chateauneuf du Pape, où fusaient les blagues potaches et les débats politiques.

On aurait pu être dans n’importe quelle maison de vacances en France par une belle soirée d’été, si ce n’est pour les morceaux de corail sur la plage et les cocotiers plantés dans le jardin. Même chose pour la ville de nouméa : outre le quartier de l’Anse Vata qui longe la baie et le nombre phénoménal de bateaux de plaisance garés dans le port, on se croirait dans une petite ville de métropole (100 000 habitants), avec ses brasseries, ses tags, sa rue du général de gaulle, ses Carrefour, Total, Etam, et même « Bienvenue chez les Ch’tis » à l’affiche du cinéma !

28 novembre 2007

Kiribati

J'ai mis les photos, le texte pour bientôt

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12 novembre 2007

Diwali, un Halloween version Delhi

Au cours d’une guerre terrible, le brave roi Rama parvint à tuer le démon Ravana, qui terrorisait le pays depuis bien longtemps. Sur le chemin du retour, le crépuscule fit place à une nuit sans lune. La troupe était sur le point de se perdre lorsque tout à coup une puis deux puis mille et mille lumières se mirent à scintiller le long du chemin. C’était l’éclat des lampes que les habitants du pays, reconnaissants, avaient allumer pour guider les pas victorieux de leur roi.

En mémoire de ce jour, lorsque la nuit est la plus noire, à la première lune de novembre, les Indiens du monde entier prient et fêtent la victoire du Bien contre le Mal en parant leur maison de myriades de lumière. Bougies, guirlandes multicolores, lanternes et lampions : les faubourgs de Suva ressemblent au boulevard Haussmann en plein réveillon.

Les propriétaires des maisons les plus fastueusement décorées trônent sur leur perron, drapés de riches étoffes, tandis que les curieux déambulent à pied ou en voiture le long des rues habituellement désertes.

Des coups de tonnerre partent de tous côtés. Plus la lumière monte vers le ciel, mieux les dieux la reçoivent ; alors à Diwali, les pétards et les feux d’artifice fusent de tous les jardins et tant pis pour ceux qui n’auront pas su se mettre à l’abris des flammes.

Il est d’usage qu’après une journée consacrée à la prière, les familles se rendent visite. Ces mondanités ne sont pas réservées aux Indo-fidjiens. Tout le monde y participe et pour cause : les hôtes n’auront pas manqué de préparer des monceaux et des kilos et des tonneaux de nourriture délicieuse. Curry, chutney, roti, et surtout des douceurs indiennes à base de sucre, de lait et de cardamone que les petits enfants réclament de porte en porte. Je vais pour ma part bâfrer consciencieusement chez ma propriétaire qui s’est livrée corps et âme à sa cuisine pendant près d’une semaine.

Les festivités dureront deux jours et deux nuits. Une manière d’oublier un peu le résultat du recensement lancé par le gouvernement en prévision des législatives 2009 : en 10 ans, la population indo-fidjienne a perdu 30 000 individus, passant d’environ 45 à 35% de la population totale, tandis que la population fidjienne a augmenté de 80000. Pour oublier aussi que le gouvernement intérimaire tabasse ses opposants dans les camps militaires et exerce une ingérence toujours plus profonde sur la justice du pays.

SUVA, 6 novembre (Flash d'Océanie) – Une demi-douzaine de personnes figurant parmi la quinzaine d'individus interpellés ce week-end dans le cadre de ce que la police fidjienne décrit comme un complot visant à assassiner le Contre-amiral et Premier ministre provisoire de Fidji, Franck Bainimarama, a été formellement inculpée de divers chefs d'accusation allant de la haute trahison, en passant par l'incitation à la mutinerie et complot en vue de commettre un meurtre, a annoncé lundi soir Esala Teleni, chef de la police de cet archipel, au cours d'une conférence de presse.
Les premières comparutions devaient avoir lieu mardi, dans la capitale Suva, a précisé M. Teleni.
L'homme d'affaires d'origine indo-fidjienne, mais de nationalité néo-zélandaise, Ballu Khan, (proche de l'ancien Premier ministre Laisenia Qarase renversé par le coup d'État du 5 décembre 2006), interpellé samedi, pourrait aussi figurer en bonne place sur la liste des inculpés.
Répondant aux questions de la presse locale qui demandaient pourquoi cet homme d'affaire avait dû être hospitalisé après son interpellation, M. Teleni a affirmé que le chef d'entreprises et ses gardes du corps avaient tenté de résister.
Le chef de la police a aussi voulu justifier la participation des militaires à cette arrestation, en expliquant qu'une telle mesure était nécessaire par précaution, étant donné que certains des suspects pouvaient être armés et "circulaient en groupe".
Lundi, Tevita Fa, avocat de M. Khan, déclarait avoir pu avoir accès à son client.
Il déclarait ensuite que les blessures du chef d'entreprises étaient mineures, mais que 'homme d'affaires portait encore les stigmates de coups à la face et au torse.
Parmi les personnes inculpées figureraient notamment un ancien officier des ex-forces spéciales "contre-révolutionnaires" (Counter Revolutionary Warfare Unit, CRWU) dissoutes à la fin des années 1990 et fondées, il y a une vingtaine d'années, par le Général Sitiveni Rabuka, auteur du premier putsch de l'histoire de Fidji en 1987.
Cette unité spéciale avait aussi joué un rôle de premier plan dans l'exécution du précédent putsch, mené le 19 mai 2000 par un nationaliste du nom de George Speight.
Deux autres inculpés sont Metuisela Mua, ancien chef des services de renseignement de l'archipel, et un grand chef coutumier de l'archipel, Ratu Inoke Takiveikata, grand chef de la province de Naitasiri (Centre-Est de l'île principale de Viti Levu) et réputé proche de M. Khan.
Un ancien commandant en chef de l'armée de terre fidjienne, le Colonel Jone Baledrokadroka (qui avait tenté de créer un courant opposé aux vues du Contre-amiral Franck Bainimarama il y a trois ans avant d'être démis de ses fonctions pour insubordination, figurerait aussi parmi les inculpés, rapporte la radio locale.

Provisional results - 2007 Population and Housing Census

Nov 1, 2007

,
A total of 827,900 residents were enumerated in the 2007 Population Census, an increase of 52,823 over the 1996 count.

According to a statement from the Census Commissioner Timoci Bainimarama who is also the Government Statistician for the Fiji Islands Bureau of Statistics, the ethnic breakdown was as follows; Fijians 473,983, Indians 311,591 and Other Races 42,326.

There were 421,086 persons in the urban areas and 406,814 in the rural areas.

Compared to the 1996 Population Count the;
• Fijian population increased by 80,408.
· Indian population decreased by 27,227.
· urban population increased by 61,591.
· Fijian population in the urban areas increased by 49,427.
· Rural population decreased by 8,768.
· Population of the Northern and Eastern Divisions decreased by 8,909 and 1,696 respectively.
· Indian population in the rural areas of

Fiji

decreased by 36,708.

. Population of the Central and Western Divisions increased by 43,236 and 20,192 respectively.

8 octobre 2007

Echappées belles

Dès le mois d'aût, le séjour de ma petite maman fut une bonne excuse pour quitter la pluie de Suva en direction de Levuka, l'ancienne capitale des Fidji. Après une heure de bus et 90 minutes de bateau , nous voyons apparaître, au détour d'une île verdoyante, un spectacle incongru : une rangée de bâtisses coloniales plantées au milieu de la forêt vierge. Les vestiges de la ville la plus animée et cosmopolite des Fidji s'étirent sur quelques centaines de mètres le long de la jetée. Les barbiers et autres tailleurs du XIXème se sont transformés en supermarchés, mais l'architecture est restée indemne. Afin de prolonger cette traversée dans le temps, nous passons la nuit au Royal Hotel, le plus ancien de l'archipel, dont ni le décor ni le garçon d'étage ne semblent avoir changés depuis 150 ans.

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Le lendemain, nous voilà partis pour Caqalai, une minuscule île transformée en lieu de tourisme. Pour sa plage scintillante et ses couleurs locales, je la considère comme un des lieux les plus paradisiaques que j'ai vus jusqu'à présent. Le logement y est simple: une chambre pour 3, éclairage à la lampe à gaz, les toilettes au fond du jardin et la douche à l'eau froide. Tous les repas sont pris en commun et la soirée se passe près d'un feu de camp sur la plage avec un youkoulélé en fond sonore.

Après quelques jours à Suva, nous repartons ensuite vers Beqa, une autre île située quant à elle vers l'ouest de Suva. Avec l'hôtel pour nous tout seul, nous passons un dernier weekend des plus chaleureux et reponsant.

La semaine suivante, c'est ma première sortie avec le "Rucksack", un club de randonnée animé par des expats de tous horizons. Nous partons à la conquête d'une montagne située dans l'ouest, du côté de Lautoka. Après quelques sensations fortes dues à l'état de la route, nous arrivons au village le vendredi soir. Cérémonie d'accueil, kava, nous nous rendons finalement dans la hûte au milieu de la forêt où nous passerons la nuit. 24h plus tard, nous voilà installés au sommet de la montagne, fatigués mais éblouis par le paysage qui s'étend devant nous: Nadi, Lautoka, la côte, et l'archipel des Mamanucas sous le soleil couchant. La redescente se finira par une baignade dans les cascades.

Tout cela nous amène finalement à ce weekend. Nous sommes partis dimanche matin en compagnie de Claire et Richard (les Anglais), Romain (le petit nouveau Français stagiaire à l'ambassade), Samantha (ANglo-Sud-Africaine), Greg (le Polonais de l'ouest) et Angela (USA) pour les dunes de sable de Sigatoka. Deux jours de pure détente et de coups de soleil après deux semaines de pluie discontinue à Suva.

Accessoirement, ce weekend, il y avait aussi les quarts de finale de la Coupe du monde... Samedi matin 6h30, décollage de la maison. Neal désespéré de la défaite de ses Wallabies contre les Anglais quelques heures plus tôt. A 7h nous sommes installés au holliday Inn au milieu de dizaines de supporters des All Blacks confits d'orgeuil. A 8h les Kiwis se rengorgent et l'un d'entre eux déclare "it's a lovely game". A 9h, une poignée de Français s'égosillent "on a gagné!!", tandis que le reste de la salle se vide en silence.

Le soir même on remet ça. Pour la première fois en 20 ans, Fidji arrive aux quarts de finale de la COupe du monde. Personne n'y croyait. La nuit de la victoire le pays entier est en liesse et s'offre une cuite patriotique. Dimanche à 1h du matin, tout l'hôtel et les habitants des villages alentours se massent devant le petit écran avec l'espoir que peut-être... Au bout de 80 minutes de suspense, Fidji quitte finalement la Coupe. Mais c'est avec honneur que le pays accepte sa défaite.

C'est donc vers la France que convergent les regards de 900 000 Fidjiens en ce moment. Une occasion inouïe de parler un peu de nous. Me voilà donc promue, pour 2 semaines encore, journaliste free-lance pour le Fiji Times, le premier quotidien fidjien. Un petit supplément de travail qui s'ajoute à divers projets droits de l'hommistes et environnementaleux agrémentés d'un voyage prochain à Kiribati. Etape suivante et très attendue: un mois de vacances en France pour Noël, avant de repartir pour une deuxième année au service de ma patrie et de mon bronzage.

Pour les illustrations, voir l'album "Madame Beving aux îles Fidji" et les nouvelles photos dans "weekends away". A few more coming soon.

31 août 2007

Not just a man's game ?

Enfin en vacances et suffisamment en bonne santé pour écrire un petit article. A la veille du début de la Coupe du monde, je vais (désolée) continuer sur ma lancée rugbalystique, en l’agrémentant cette fois d’une dimension féministique.

Comme mentionné précédemment, j’avais décidé de profiter de ma mission pour promouvoir le rugby féminin et par ce biais l’égalité des sexes aux Fidji. Pour ce faire, un atelier de photographie a été organisé à l’Alliance française, suivi d’une exposition photo sur les femmes jouant au rugby appelée "Not Just a Man's Game !". Le tout était accompagné d’interventions menées par des ONG travaillant sur le droit des femmes. Nous avions aussi des matchs d’exhibition et une présentation des meilleures photos en plein air, pendant le Festival Hibiscus (the événement de l’année à Suva).

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Si tout cela à l’air simple à première vue, ce ne le fut pas du tout dans la réalité : une fois de plus, mes idées/ idéaux ont été fortement bousculés par la réalité du terrain (de rugby, s’entend) fidjien.

Ainsi je pensais que la disproportion entre le nombre de femmes fans de rugby et de femmes qui y jouent était due à ces mâles dominateurs et territoriaux, qui empêchent leurs filles et épouses d’aller se muscler le mollet entre copines plutôt que de préparer le dîner. Et puis bien sûr à ces filles et ces épouses qui avaient tellement bien intériorisé leur rôle domestique qu’elles pensaient sacrilège d’aller tâter du ballon dans la boue.

Oui, je confirme, tout cela est vrai. Pendant l’exposition, nombreux étaient les hommes (surtout) et les femmes, à se gausser devant les photos et les filles sur le terrain. J’ai encore le feu qui monte aux joues en pensant à ce journaliste australien qui m’écrivit dans un email : « pardonnez-moi mais je ne viendrais pas au vernissage de l’exposition car je n’apprécie pas le rugby féminin. Le rugby est un jeu viril fait de contacts physiquse, pas du tout féminin à mon goût» (par contre le contact avec la casserole et le balais, ça c’est féminin..). En prime, 8 photos volées lors de l’exposition.

Mais quelle ne fut pas ma surprise en constatant que les difficultés, voire l’immobilisme, provenaient aussi en grande partie des joueuses de rugby elles-mêmes ! Déjà le jour de l’atelier, quand une seule équipe s’était déplacée pour être prise en photo, j’aurais dû le voir venir. La suite du projet n’a été qu’une série de désillusions et de  déceptions : refus des meilleures joueuses de participer aux matchs d’exhibition de peur d’entendre des réflexions nauséabondes (ce qui ne s’est d’ailleurs pas produit), absence de coordination et de soutien au sein de la fédération fidjienne de rugby féminin, manque de communication entre les différents protagonistes, et silence assourdissant de la fédération nationale de rugby, pourtant impliquée statutairement et invitée à plusieurs reprises.

Alors je me pose cette question bête : à qui la faute ? Où est la source du problème ? Comment expliquer l’incapacité (la faible capacité) structurelle qu’a le rugby féminin à se développer à Fidji ? Le système patriarcal aurait-il anéantit jusqu’à la faculté des femmes de s’organiser pour la défense de leurs droits ???

Bon, malgré tout la bonne nouvelle, c’est qu’à l’issue de l’expo, une équipe entièrement constituée de nouvelles joueuses a pu être créée. And guess what ? J’en fais partie. Fini la rigolade : il faut apprendre à tackler, passer, former une mêlée… le récit de mes bleus dans un prochain article.

Les meilleures photos de l'exposition sur le site de l'ambassade : http://www.ambafrance-fj.org/article.php3?id_article=616

5 août 2007

black is beautiful... et écologique

Sans transition mais non sans intérêt (thanks Nichole for the info) :

"...If Google had a black screen, taking in account the huge number of
page views, according to calculations, 750 mega watts/hour per year would
be saved."

In response Google created a black version of its search engine, called
Blackle, with the exact same functions as the white version, but obviously
with lower energy consumption:

Help spread the word... use www.blackle.com

29 juillet 2007

Le rugby pour les nuls

Improbable mais vrai, je m’apprête à écrire un article à propos du rugby. Parce-que maintenant, le rugby, c’est mon dada. Je travaille dans le rugby, je joue au rugby, je parle rugby, en bref, j’ai la tête qui est en train de devenir ovale.

Les gens que je soupçonne de lire ce blog ne sont a priori pas très informés au sujet du rugby, voire même pas très intéressés, voire même qu’ils s’en foutent (mauvais jeu de mot) complètement.

La gageure du jour est donc de présenter ce sport non sous l’angle de la technique mais de l’esthétique et de l’éthique. Pour l’esthétique, voir http://3couleurs.blogspot.com/2006/09/dieux-du-stade-2007.html en oubliant pas de revenir à mon site après ( !)

Je sais que vous savez mais juste au cas où, je le rappelle, il existe plusieurs sortes de rugby. En gros pour résumer, il y a :

- le rugby Union ou rugby à 15

- le rugby league qui se joue à 13

- un truc hybride qui s’appelle Rugby league State of origin dont les Australiens sont trop fans mais / parce qu’ils sont les seuls à le pratiquer.

- le rugby à 7

- le « touch rugby »

- le rugby féminin

En France en gros on considère que le seul truc qui vaille c’est le rugby à 15 masculin, ce qu’il fait qu’il existe une réelle discrimination envers les joueurs et les clubs de rugby à 7. Alors qu’aux Fidji, c’est tout l’inverse. Les Fidjiens sont bien sélectionnés pour la Coupe du monde (en France) mais ils ne sont pas super forts à 15 pour la mauvaise raison qu’ils n’ont pas les moyens de s’entraîner dans des conditions optimales, comme le font les Australiens ou les kiwis.

En revanche ils sont super balaises au rugby à 7 qui nécessite moins de moyen et plus de résistance physique. Ils sont tellement bons qu’ils ont été plein de fois champions du monde sauf cette année, et ça ça craint.

Par contre aux Fidji il y a un certain mépris envers le rugby au toucher. En gros c’est considéré comme du faux rugby sous prétexte qu’on se fait pas casser le nez ni arracher les oreilles. Moi je vois pas le problème donc je me contente de ça, le dimanche après-midi dans Albert Park.

Mais ici la vraie discrimination elle est à l’égard du rugby féminin, comme si les femmes étaient capables de manier un ballon, ahahah c’te blague, j’en rigole encore. Trêve de plaisanterie chérie, donne-moi ces crampons et va pluôt me faire un café et repasser ma chemise. Et si tu t’avises encore une fois de vouloir sortir de la maison sans mon autorisation tu vas voir où je vais te les mettre tes crampons. (ça c’est très très très soft par rapport à la réalité, voir le rapport d’Unifem sur le statut des femmes à Fidji http://womenwarpeace.org/fiji/fiji.htm)

Pourquoi je raconte tout ça ? Parce-que je viens d’organiser deux événements pour l’ambassade :

-         « Not just a man’s game », un atelier et une exposition photographique sur le rugby féminin

-         « France 2007’s », un tournoi international de rugby à 7 moins de19 ans

Ca a l’air de rien comme ça, je sais, mais ça suffit quand même à vous garder au bureau tous les soirs et les weekends pendant près de deux mois. Il faut voir que le tournoi de rugby, il a fallu l’organiser toute seule à distance (4 heures de route de Suva), en collaboration avec 3 sponsors, 12 équipes de rugby dont 4 à l’étranger (Perpignan, Tahiti, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna) qui ont joué 25 matchs sur deux jours. Plus la campagne de communication, la foultitude de détails techniques (genre : oups, le tournoi commence dans 20 minutes et j’ai oublié de gonfler les ballons), et l’éternel Fiji time

Malgré de nombreuses incertitudes de dernière minute, tout a fonctionné et presque dans les temps ( !!). Les Français ont eu l’honneur d’être entraînés par Waisale Serevi, le capitaine de l’équipe fidjienne championne du monde, véritable héros national aux Fidji. Environ 5000 spectateurs ont assisté à la rencontre qui était retransmise en direct à la radio, le soir à la télévision et le lendemain dans les journaux nationaux. Comme prévu, les Fidjiens ont donné une bonne râclée aux Français qui ont noyé leur défaite le dernier soir en boîte de nuit.

Quand au projet sur le rugby féminin, la partie atelier s’est déroulé ce matin même. J’en reparlerai quand nous ouvrirons l’exposition à l’Alliance française le 14 août.

D’ici là j’ai besoin de VACANCES alors demain, direction Brisbane avec Neal. Une occasion de visiter le Queensland, revoir quelques amis de longue date, boire une bière en terrasse et manger des sushis.

Les photos du tournoi dans l’album France 2007’s et sur le site de l’ambassade.

A bientôt !

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